Sur la terrasse

François entraîna doucement Isabelle sur la terrasse. L'air y était en effet beaucoup plus frais qu'à l'intérieur. Etonnament, il n'y avait pas beaucoup de monde.
Il en profita pour l'enserrer tendrement à la taille et déposer un baiser sur ses lèvres. Il la regarda amoureusement. Il l'aimait vraiment, et se sentait vraiment bien avec elle.

"Alors ? Est-ce que l'endroit vous convient, charmante demoiselle ?"

François sourit tendrement à sa réponse et à son geste. Il sentait vraiment qu'il pourrait donner sa vie pour elle. Il détourna son regard du visag d'Isabelle pour regarder le ciel. La nuit était vraiment magnfique. Très romantique en réalité.

"Eh bien je suis ravi que cela vous aille..."

Il aurait voulu que ce moment ne s'arrête jamais. Il se sentait tellement bien... Il l'embrassa de nouveau, un peu plus longtemps cette fois. Et tant pis si on le voyait faire.

"Que pourrais-je faire pour vous rendre cette soirée encore plus agréable ?"

Le sourire d'Isabelle lui plaisait de plus en plus. François était lui aussi aux anges de se trouver ce soir avec elle. Elle était si belle, si douce. Comment pouvait-on résister à une telle personne ?

"Isabelle, je suis aussi très heureux de passer cette soirée avec vous."

Il l'embrassa de nouveau et regarda le ciel.

"En plus nous avons de la chance, les étoiles sont magnifique ce soir. Mais je vous rassure, elles ne sont pas aussi belles que vos yeux."

François prolongea ce baiser avec douceur. Oui, Isabelle avait raison, cette soirée était parfaite. Il était en sa compagnie, il avait retrouvé un vieil ami et sa soeur, le temps était agréable, aucune ombre ne semblait accrochée au tableau.

"Que ferais-je sans vous, ma douce demoiselle ?..."

Il caressa sa joue avec douceur, plongeant une nouvelle fois dans ses yeux. La vie ne lui avait jamais semblé aussi pleine de promesse. Il l'embrassa doucement dans le cou en murmurant :

"Isabelle, je vous aime de tout mon coeur..."

François la laissa faire, attendri par Isabelle. Elle le touchait énormément. Ce qui aurait pu le rendre totalement heureux ce soir aurait été de pouvoir parler au Roi de la situation du peuple. Le Duc de Beaufort était assez exigeant parfois, mais pour ce soir il se dit qu'il allait faire une exception.
Il ne quittait pas sa bien-aimée du regard, de peur qu'elle disparaisse soudain qui sait ? Il s'amusa à lui caresser les cheveux.
Il ne savait plus quoi dire de peur de troubler cet instant de bonheur. Il entendit dans son dos les commentaires de certains courtisans, et il se contenta de sourire.

"Je crois que ces messieurs sont jaloux de me voir en si douce compagnie..."

Lui murmura-t-il à l'oreille.

[hj : Si vous voulez bien, je m'incruste , il faut bien un peu de piment ]

Anne était sorti sur la terrasse pour prendre un peu l'air, et elle apperçu son neveu en fort galante compagnie, bien qu'elle ne lui pardonnait pas la Fronde, elle décida de se conduire de manière civilisé et d'aller le saluer, elle s'approcha donc du couple.

- Bonjour mon neveu, comment vous portez-vous ?

Puis elle regarda la jeune femme à côté du Duc.

- Bonjour Mademoiselle.

[hj : incruste-toi, tu as bien raison ]

François sursauta en entendant cette voix. Il desserra son étreinte et se tourna vers la personne qui venait de le saluer, c'est à dire la Reine Mère. Il resta un instant abasourdi par le fait qu'elle vienne les saluer, après tout ce qui s'était passé entre elle et lui. Cependant, comme le moment n'était pas à une quelconque dispute, il s'inclina comme le voulait l'usage.

"Bonjour Votre Altesse... Je me porte à merveille, je vous remercie. Permettez-moi de vous retourner la question..."

Il espérait de tout son coeur qu'il n'y aurait pas de mot plus haut que l'autre.

[hj : Merci Pas un mot plus haut que l'autre, ça ça dépendras de toi mon cher ]


Elle le regarda s'incliner comme le voulait l'usage et se dit qu'il préfererait certainement l'ignorer que de faire cela, mais elle reconnut l'effort qu'il faisait à cet instant précis.

- Ma foi, je vais fort bien, je vous remercie.

Puis elle regarda la jeune femme.

- Mais dites moi, je ne crois pas avoir l'honneur de connaître mademoiselle.

François frisonna à sa question. Si il lui disait tout sur Isabelle, cela allait sans aucun doute énerver Sa Majesté, assez à cheval sur les principes. Il sourit légèrement et décidé de rester dans le flou.

"Votre Altesse, je vous présente Isabelle Maupain... Elle vit à Paris..."

Il n'ajouta rien de plus, attendant de voir la réaction d'Anne d'Autriche. Il n'avait vraiment pas envie que cette soirée qui avait si bien commencé se tranforme en drame familial.

Elle sourit à Isabelle et devina que son neveu ne lui disait pas tout ce qui concernait cette jeune personne, après tout, c'était peut-être mieux ainsi, déjà que leur relation était tendu, il ne fallait pas la compliquer d'avantage.

- Et bien, enchanté mademoiselle.

Puis elle regarda à nouveau le Duc

- Magnifique soirée, n'est-ce pas ?

François soupira de soulagement en voyant que la Reine ne cherchait pas à en savoir plus sur Isabelle. Il s'inclina de nouveau devant elle lorsqu'elle parla de la soirée.

"Je suis totalement d'accord avec vous. Je dois avouer que Monsieur votre fils s'est encore surpassé ce soir. La fête est magnifique..."

Il ne savait pas quoi dire d'autres. Peut-être que moins il parlait, mieux cela valait pour lui... Cependant, il tenait là l'occasion de parler un peu de la condition du peuple. Il se retint tout de même, de peur de froisser la Reine Mère.

Elle fut contente de l'entendre vanter les mérites d'organisateur de son fils. Tout le monde croyait à la Cour qu'elle ne l'aimait pas, mais ce n'était pas vrai, c'était une façade. Elle souria.

- Oui, c'est vrai que mon fils est très doué pour organiser ce genre de récéption.

Elle avait très rarement utilisé le terme "mon fils" pour Philippe, mais, plus le temps passait, plus elle voulait se montrer plus maternelle envers lui, sans doute pour rattrapper le temps perdu

- Alors, quelles sont les nouvelles vous concernant ?

François sourit légèrement face au sourire d'Anne d'Autriche. Il éait rare de la voir ainsi. Il prit cela comme un privilège. De plus, elle semblait fière de son fils... Le Duc était sûr qu'elle montait une partie de son véritable visage, que peu de personnes connaissaient, et que lui-même n'avait vu que très rarement. Puis elle lui demanda de ses nouvelles. Il décidé d'y aller en douceur.

"Je me suis permis de rentrer de mon exil, afin de faire la paix avec Son Altesse. Il a bien voulu accorder mon pardon, je lui en serai éternellement reconnaissant... Depuis, je suis de retour à Paris, où j'ai hélas fait de bien tristes découvertes..."

Il se tut de nouveau. Il ne voulait pas se montrer trop pressant, cela aurait été mal vu.

Lorsqu'elle l'entendit parler du pardon que Louis lui avait accordé, elle se dit que si ce fier Duc le lui demandait, il est probable qu'elle y consentirai, étant donné que Louis avait montré l'exemple et que c'était lui et Philippe qui avait principalement souffert de cette Fronde. Mais, elle n'aborderait pas le sujet de son propre chef.

- Oui, j'ai entendu dire cela, vous m'en voyez ravi pour vous. Mais qu'avez vous découvert de si terrible ?

François prit une inspiration. Enfin il allait pouvoir parler de ce qui se passait dans les rues de Paris. Il réfléchit un moment pour ne pas paraître ni pressant ni agressif, mais il afficha un air sérieux et grave.

"Votre Altesse, je sais que la période de la Fronde est révolue, mais le peuple de Paris vit toujours dans la misère... Ils ont faims, leurs conditions de vie sont inacceptables..."

Il soupira légèrement. Même en parler lui serrait le coeur...

Elle écoutait attentivement ce qu'il lui disait, puis quand il eut fini, elle hocha la tête en signe de compréhension.

- Ca, je le sais bien, mais que voulez-vous que j'y fasse ? Si vous avez une solution je suis tout ouïe, car j'avoue que je me sens un peu impuissante face à cela.

Et cela était vrai, elle aurait bien voulu adoucir le malheur de ces pauvres gens, elle se sentait en parti responsable de la situation.

François resta les yeux écaquillés. La Reine Mère l'avait écouté sans broncher, et elle semblait tout aussi touchée de la situation. Il mit un moment à s'en remettre, puis il s'inclina de nouveau.

"Majesté, si le peuple a faim, il faut lui donner à manger... Je fais du mieux que je peux mais la misère gagne tout de même. Et si vous n'y voyez pas d'inconvénient, pourriez-vous en tenir un mot à Son Altesse ?"

Il espérait que l'on accède à sa requête. Il regarda rapidement Isabelle... Il devait réussir, pour elle, pour le peuple de Paris...

"Il faudrait éviter une nouvelle Fronde..."

Elle prit un air grave et réfléchit, en parler à Louis, oui, pourquoi pas, mais encore faudrait-il qu'il l'écoute. Elle devrait quand même trouver un moyen de se faire entendre de lui, après tout, c'était son fils, et la situation était vraiment très grave. Elle ne dit rien pendant un moment puis, elle hocha la tête.

- Et bien soit, j'irais voir mon fils et je lui en parlerai, je ne peux cependant pas vous promettre qu'il sera d'accord, mais je puis vous assurer que je ferais tout mon possible pour le convaincre. Je ne sais ce que cela vaut pour vous, mais vous en avez ma parole de Reine.

François était soulagé. Il sourit plus franchement et s'inclina encore, de reconnaissance cette fois-ci.

"Votre Altesse, je vous remercie de tout coeur. Votre promesse est déjà suffisante pour l'heure."

Il la regarda avec reconnaissance.

"Je vous promets de mon côté de faire de mon mieux pour aider ces gens et en parler au Roi. Majesté, vous êtes vraiment une grande Reine."

Il lui aurait presque pardonné pour Vincennes mais il ne voulait pas s'en rappeler pour l'instant.

La reconnaissance du Duc la toucha car c'était sincère, François n'était pas le genre de personne à faire des compliments si ceux-ci n'étaient pas sincères. Elle lui sourit.

- Allons, je vous en prie, c'est bien normal, si je puis user d'une quelconque influence sur mon fils, il faut bien que j'en fasse profiter ces pauvres gens.

Elle voulu détendre un peu l'atmosphère et rebondit sur le compliment que François lui avait fait en disant qu'elle était une grande Reine

- Je sais que je suis grande, cela tiens de famille.

Elle eut un petit sourire moqueur.


[hj : Attention, c'est une grande comique, faut pas croire ]

[hj : whaaaa Anne fait de l'humour... Attention les yeux mdr]

François ne put s'empêcher de rire légèrement à ce jeu de mot. Il se reprit assez vite, mais garda un sourire aux lèvres.

"Veuillez m'excuser... Mais je dois avouer que Votre Altesse a beaucoup d'humour."

L'atmosphère se détendait enfin ! Cela ne lui déplaisait pas... La Reine était d'assez bonne humeur, lui était heureux d'avoir tenu une partie de sa promesse... Que demander de plus ?

"Au fait, puis-je me permettre de prendre des nouvelles de Sa Majesté et de son frère auprès de vous ? Je n'ai eu le temps de leur parler ni à l'un, ni à l'autre..."