Vient voir son papa chéri

Nombre de messages : 91 Age : 33 Date d'inscription : 10/03/2007

Julie arriva enfin a la maison de son pere. Elle vit de la lumiere et toqua a la porte. Elle attendit la réponse en se recoiffant legerement. Elle avait tant à apprendre de lui, et elle avait une grande demande à lui faire. Elle attendit seule, enveloppée dans une grande cape noir qui la recouvrai du cou jusqu'en bas des pieds. Elle regarda le ciel et vit qu'il commencait à faire sombre. Il allait faire mauvais, peut etre un orage, pensa t-elle. Elle entendit des pas vers la porte et attendit qu'on lui ouvre.

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François était en train de lire au salon lorsqu'il entendit frapper à la porte. Il regarda par la fenêtre, et vit que le temps s'était obscurci. Il referma son ouvrage, le posa sur la table et se leva pour se diriger vers la porte. Il ouvrit et sourit en découvrant qui se tenait devant chez lui.

"Julie ? Quelle surprise ! Entre, je t'en prie..."

En disant cela, il s'écarta pour lui laisser le passage.

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Julie n'eut pas à attendre longtemps que son pere s'était déjà présenté à la porte. Immédiatement elle se précipita dans ses bras.

"Oh père !"

Elle l'enlaça tendrement et entra dans le salon.

"Si vous saviez ce qui m'est arrivé..."

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François fut agréablement surpris de son geste. Il afficha un sourire, lui rendit doucement son étreinte avant de l'amener au salon. Elle semblait aller pour le mieux, et cela le rassurait. Mais à sa dernière parole, il ne put s'empêcher de trembler légèrement et de s'inquiéter. Il l'invita à s'asseoir.

"Que s'est-il passé ? Tu as eu des ennuis ?"

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Julie accepta et s'assit en face de lui. Elle rassura son pere d'un sourire, en le voyant si inquiet.

"Rassurez vous !! Je n'ai eu aucun ennui... enfin si ! J'étais venue vous voir mais ne connaissant rien de cette ville, je me suis perdue dans les rues de Paris !! Une femme m'a aidé a retrouver mon chemin car je savais que vous étiez aimé par le peuple. Mais a peine avons nous bavardé qu'elle ma indiqué votre maison et prit la fuite ! J'ai beaucoup de mal à vous comprendre, mon pere, lorsque vous défendez tous ces gens qui n'en valent pas la peine !"

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Il l'écouta attentivement. Il fronça un sourcil en comprenant qu'elle était venue seule dans des rues si peu fréquentables. Il soupira néanmoins en apprenant qu'on lui avait indiqué le chemin...

"Je suis content que tu n'aies rien, mais à l'avenir demande que l'on t'accompagne, ou demande-moi de venir, je serai plus rassuré..."

Il la regarda. Sa dernière phrase le laissait perplexe...

"Quant aux gens du peuple, je les défends car ce sont eux qui représentent la grandeur de la France. Ils suent sang et eau chaque jour pour que la noblesse puisse vivre à son aise. De ce fait ils se retrouvent exploités, et cela est intolérable."

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Julie l'écouta puis s'affala dans le fauteuil ou elle s'était assise. Elle n'avait plus vraiment à montrer une fausse image d'elle meme, surtout devant son pere.

" Mais enfin... ils sont méchants, et voleurs !! Je me suis fait quémander de l'argent à plusieurs reprises !! Et puis je suis certaine qu'ils ne font aucun effort !"

Elle soupira et marqua un temps avant de poursuivre.

"De toute façon, logiquement, nous n'avons pas à nous confronter à ces gens."

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Il écouta les réflexions de sa fille non sans une certaine tristesse. Ce lui faisait un peu de mal qu'elle pense de telles choses. Mais il n'avait pas à lui en vouloir, elle n'avait pas encore été vraiment confrontée à la dure réalité de la vie. Il marqua un instant de silence avant de lui répondre.

"Je sais que ce n'est pas facile à comprendre... Mais crois-moi, ils n'ont pas le choix."

Il parla d'une voix sûre sans pour autant être sévère. Il se devait de lui expliquer calmement.

"La noblesse les écrase, au propre comme au figuré... C'est pour cela qu'ils se méfient. Ils volent car ils n'ont plus rien, et personne ne leur vient en aide... Quant aux efforts, ils en font, mais personne dans le peuple ne peut les payer pour cela... Regarde les récoltes. Les temps sont durs, le moindre morceau de pain coûte très cher..."

Il soupira.

"Tu penses que nous n'avons pas à les cotoyer, mais je dois t'avouer que je pense l'exact contraire."

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Julie le regardait et l'écoutait attentivement. Il était évident qu'il voulait la convaincre, ou la forcer à partager son "amour" pour le peuple mais elle savait d'avance qu'il n'y arriverait pas. Il ne la connaissait pas et ignorait que ce n'était pas la bonne façon. Mais a sa derniere phrase, elle resta perplexe. Elle le regarda de façon étrange et lui demanda.

"Mais enfin ? pourquoi dites vous cela ? Nous n'avons qu'a rester chez nous bien sagement !"

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François esquissa un petit sourire. D'un point de vue logique, Julie avait raison. Il comprenait qu'il n'arriverait pas à la convaincre par des mots. Il aurait fallu la confronter à la réalité, mais là encore elle aurait encore des doutes, il le sentait. Il soupira légèrement.

"Rester chez nous... C'est une idée, en effet, mais je ne crois pas qu'une telle chose soit possible."

Il marqua un arrêt. Comment lui expliquer pour qu'elle comprenne ?

"En ce qui me concerne en tout cas, je ne peux pas rester chez moi à ne rien faire et à feindre d'ignorer ce qui se passe autour. Je pense que j'ai vécu assez enfermé pour le reste de mes jours.
Quant à ces personnes... Ils ont autant, voire plus de coeur que n'importe quel noble. Et ça, c'est le plus important."

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Julie soupira. Les paroles de son pere la desesperait presque.

"Mais enfin pere, il y a la chasse, la peche, les promenades, les lectures, les fetes !! Il y a beaucoup mieux à faire que de sortir dans ces rues pleine de voleur où l'on ne peut avancer d'un pas sans se faire agresser !"

Elle le regarda, obstinée à vouloir le convaincre.

"Il doit exister des personnes sympathiques, j'en conviens avec vous, mais je doute qu'on puisse aimer discuter avec des personnes analphabetes qui ne parle que de malheurs et de mort !"

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Cette fois-ci, il fronça les sourcils. Elle allait un peu loin.

"Bien... Je conviens que tu as des idées de loisirs très variées, et j'imagine qu'elle te convienne. A moi aussi, mais un temps seulement."

Il prit cependant un ton plus sévère.

"Et ne dis pas des choses que tu ne connais pas. Tous les gens du peuple ne sont pas analphabêtes. Ils sont des idées, et certains les exprime avec l'art, avec des gestes qui valent tous les mots. Et eux aussi parlent d'amour et de paix, sache-le !"

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C'en était trop. Julie sentait l'enervement de son pere ce qui l'enervait aussi. Elle se leva brusquement, vexée.

"Bon, vous pouvez penser ce que vous voulez, mais jamais je ne partagerai votre point de vue. Je rentre de ce pas au chateau !"

Elle se dirigea vers la porte, la tete haute, digne, ne voulant pas se laisser abattre.

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François fut surpris par son geste. Il ne s'attendait pas à ce qu'elle réagisse ainsi. Visiblement, la patience n'était pas une chose dont elle avait hérité. Sa réflexion le peina. Il se leva derrière elle, la suivit et avant qu'elle n'atteigne la porte il prit doucement son bras. Il la regarda avec un regard franc, mais aussi triste.

"Je suis peiné que tu le prennes ainsi... Mais sache que je ne te force en aucun cas à penser comme moi. Je te dis seulement ce que je pense, à toi de voir si tu en prends compte ou pas. Je ne peux décider pour toi."

Il n'avait pas envie de se disputer avec elle. De toute manière, cela aurait été déplacé étant donné qu'il n'avait jamais été présent auprès d'elle.

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Julie le regarda. Il avait l'air peiné, elle ne voulais pas lui faire du mal mais elle n'aimait pas sa façon de penser. Cependant, il lui laisse la possibilité de penser ce qu'elle voulait. Ce qui était étonnant venant d'un parent. Elle fut legerement peiné de le voir ainsi et elle mit quelques minutes avant de comprendre. Elle se serait tapée, s'il n'avait pas été là, tellement elle se trouvait stupide. Cela paraissait évident. Pourquoi voudrait-il d'elle ? Et puis, au fond, il s'en fichait de ce qu'elle pensait et encore moins de ce qu'elle ferait. Il ne lui avait meme pas dit explicitement qu'il la legitimerait, c'est surement qu'il ne le ferait pas... elle fut triste à cette pensée, mais savait que c'était la seule possibilité. Elle le regarda une derniere fois avant de tourner les talons et ouvrir la porte, en cachant ses larmes. Elle sortit dehors et ne montra ni sa peur de la nuit, ni le fait qu'elle allait mourir de froid.

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La réaction de Julie le fit paniquer. Il ne comprenait pas pourquoi elle agissait ainsi. Elle venit juste d'arriver et déjà ils n'étaient pas d'accord. Son comportement l'attrista. Il aurait voulu comprendre, mais c'était la première fois qu'il se retrouvait dans une telle situation...
Lorsqu'il la vie sortir, son coeur s'élança. Il courut derrière elle pour la rattraper. Il ne voulait pas qu'elle pense des choses fausses sur lui, et il ne pouvait pas la laisser toute seule dehors dans la nuit et le froid. Il réussit à reprendre doucement son bras, et vint se mettre devant elle.

"Julie, je ne comprends pas ton comportement... Je t'en prie, je ne me fiche pas de ce que tu penses. Je veux essayer de comprendre, au contraire. Je t'en prie... ma fille..."

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Julie était obstinée et avancait d'un pas décidé lorsque son pere la rattrape. Elle le regarda et essuya les larmes qui avaient coulés. Elle ne savait que répondre, elle se précipita dans ses bras et pleura comme une petite fille.

"Je ne veux pas me disputer avec vous mon père, mais j'ai toujours appris a vivre de la sorte et il n'est pas facile pour moi de changer du jour au lendemain"

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François la serra tendrement dans ses bras en caressant son dos pour la calmer doucement. Il était triste de la voir pleurer, mais au moins elle ne le gardait pas pour elle. Il essuya quelques larmes et la regarda tendrement.

"Moi non plus je ne veux pas me disputer, parce que je tiens à toi."

Il lui fit un petit sourire pour la rassurer.

"Crois-moi, je ne veux pas te forcer, ce n'est pas mon genre. Je comprends maintenant pourquoi tu m'as dit cela, et je ne vais pas m'emporter... On va prendre les choses à ton rythme, et si quelque chose ne va pas, il faut me le dire..."

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Julie le regarda, les yeux encore embués de larmes.
"parce que je tiens a toi" cette phrase résonnait dans la tete de julie. C'était donc possible... il y avait une chance pour que son pere puisse l'aimer. Elle en avait tellement prié et espéré qu'il ne la haisse pas qu'elle l'avait cru avant meme de le rencontrer. Mais à présent tout était différent, elle avait un homme admirable devant elle. Un homme dont elle devait suivre les pas.

"Merci père... mais j'ai encore du mal à comprendre d'où votre amour pour le peuple est-il né ?"

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Il sourit pour la rassurer et caressa son visage pour chasser les larmes qui s'attardaient sur ses joues... Il l'enlaça doucement et la berça. Il savait qu'il devait veiller sur elle à présent, c'était son devoir de père. Et quand bien même, il le savait au plus profond de lui.
Sa question le fit rester silencieux un moment. Il soupira et la regarda.

"Eh bien... Disons que c'est un cas de conscience. Je m'en suis rendu compte lors d'une ballade anodine dans les rues. J'ai été touché par tant de détresse. Après tout, ce sont des humains comme toi et moi. Pourquoi les traite-t-on d'inférieurs alors ?"

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Julie le regardait et l'écoutait. Au fond, il n'avait peut etre pas tort.

"Mais... enfin.. je ne sais pas..."

Elle se blottit contre lui sans rien ajouter. Elle pensait qu'elle n'aurait dit que des bétises si elle avait continuer. Puis elle se décida a lui demander la chose pour laquelle elle était venue au départ. Elle ne le regarda pas et dit.

"Est ce que je peux venir vivre chez vous, mon pere ?"

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Il caressa ses cheveux. Il était content de voir que sa fille s'était un peu calmée. Il soupira légèrement, et lorsqu'il entendit sa question, son coeur déborda de joie. Il la regarda tendrement et l'obligea doucement à lever les yeux vers lui.

"Quelle question. Bien sûr que oui. Ce serait un plaisir... Je suis tellement content que tu me le demandes, car je n'osais te le demander."

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Julie le regarda. Elle avait eu si peur, qu'il refuse ou qu'il trouve un moyen pour refuser. Elle lui fit un grand sourire et dit.

"Vous etes sur ? je ne veux surtout pas vous déranger !"

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Il fut content de la voir sourire. Il sourit à son tour et la regarda dans les yeux.

"Tu ne me déranges en aucune façon, sache-le. Je suis honnoré, bien au contraire. Tu n'as pas à te sentir gênée."

Il désigna sa maison.

"Désormais, tu es ici chez toi"

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Julie fit un grand sourire et regarda la maison. Elle était tellement heureuse de venir vivre ici, qu'elle ria legerement. Rire, cela faisait longtemps que sa ne lui était pas arrivé. Elle tourna son regard vers son pere et lui dit.

"Si vous avez quoi que ce soit, vous pouvez me virer vous savez"

Elle lui sourit.

"Enfin je veux dire que si vous avez des réunions ou..."

Elle baissa les yeux.

"...ou des maitresses"

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